• 12 years a slave

    Mon père m'a emmené voir au cinéma ce fameux "12 years a slave". Avant il m'a fait un bref résumé du synopsis, et cela a été suffisant pour que je sache que ce film ne me plairait pas.

    Il y a quelque chose que je ne comprend plus. J'essai de faire des efforts et de me mettre a la place de toutes ces personnes, et ainsi apprécier ce genre de films qui mettent en scène la souffrance et la douleur. 

    On nous demande de ne pas oublier. Ne pas oublier l’esclavage, le viol, la maltraitance, la Schoa, les abus de pouvoir...toutes ces horreurs, on nous a mit très tôt dans le crâne qu'il fallait les garder précieusement dans notre mémoire, comme une liste des choses à ne surtout pas reproduire. 

    J'ai donc la vision d'humains qui, au fond de leur cerveau, ont une boite qui contient toutes les atrocités de l'univers, toutes les choses qui nous rendent malades, tous ces poisons, ces images qui ferraient vomir des larmes, ces douleurs, ces mots dont la seule pensé suffit à vous foutre des frissons répulsifs sur la totalité de votre épiderme.

    Mais cette boite n'était pas forcément aussi lourde de souvenir au début de notre vie. C'est une boite qu'on nous a appris à remplir régulièrement. Avec notre propre souffrance, certes, mais aussi et surtout avec celle des autres. Avec une souffrance nous n'avons pas nous même connu, expérimenté. C'est là que je décroche.

     

    Dans la salle de cinéma, j'étais plongée dans le film. Puis à un moment j'ai de nouveau pris conscience de l'endroit où j'étais. De l'écran qui était devant moi et j'ai élargi mon regard. 

    C'est comme si j'avais pris du recul soudainement, j'ai vue toutes ces personnes assises calmement dans cette grande pièce noire, certaines mangeant des bonbons (moi y compris j'avoue^^), des vieux, des jeunes, et tous les yeux fixés sur l'écran devant eux qui montrait une femme se faire battre avec une violence indescriptible. Beaucoup de personnes pleuraient.

    Tous ces gens ont payé pour s’asseoir dans une salle noire et oublier leur vie pour se plonger dans celle d'une autre personne, une autre vie de souffrance et de douleur. Ces gens ont payé pour souffrir. Ils ont passé la moitié du film à ressentir une partie de la douleur de cet homme, et en sortant du cinéma, on entend: "ha j'ai aimé"

    Tu as aimé? Mais moi je t'ai vu pleurer, avoir des frissons, tressaillir, sursauter, transpirer, t'inquiéter, être horrifié...Ce n'est pas ce que j'appelle de l'amour.

    Nous Aimons souffrir.

    Nous ne voulons pas oublier la souffrance. 

    Encore mieux: nous ne voulons pas oublier la souffrance de nos ancêtres! On ne peut oublier que ce qu'on a connu, évidement, et ça pose problème. Du coup, en tant qu'êtres dotés d'une très grande intelligence, nous avons trouvé la solution: nous "apprenons" la souffrance de nos ancêtres.

     

    Nous sommes des grands malades.

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 10 Mars 2014 à 07:27

    Bonjour

    j'ai vu ce film ,hélas pas jusqu'au bout,je tenais plus....de temps a autre,je regarde ce genre de film,l'esclavage,les films de guerre ne m'interesse pas ou bien si c'est tourner en comédie....je ne sais pas ce qui se passe dans le monde,j'ai zappé toutes les infos depuis pas mal d'années,ce n'est pas de l'indifférence mais nous avons tout les moyens pour aider tout le monde et nous ne faisons rien,car l'argent est au milieu,donc je ne veux pas être témoin de tout ce que nous montre la tv

    belle journée

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